Vietnam - Hanoï & la baie d'Halong

16-17/02/2015
Ca y est, je peux enfin partir de Phonsavan et du Laos, après 4 jours d'attente. J'ai réservé mon billet de bus mais je n'ai pas la garantie de pouvoir monter dedans car le bus vient de Luang Prabang et avec le nouvel an lunaire, il y a de grandes chances pour que beaucoup de vietnamiens rentrent chez-eux.
Cette dernière journée d'attente sera une des plus dures car j'ai très mal au ventre et le bus n'arrive pas avant 2h du matin, du coup, je suis obligé de payer une nuit de plus dans mon hôtel pour avoir le droit de rester dans ma chambre la journée.
Vers minuit, je vais dans l'hôtel d'à côté où j'ai réservé mon billet et là, je devrai attendre plus de 2h avec un autre français avant que le bus n'arrive. A 2h du matin, le grand bus arrive et on se dirige vers lui avec angoisse mais devant la porte, on voit qu'il est en fait à moitié vide et là c'est le grand soulagement, je ne me voyais pas faire plus de 20h de bus debout avec les routes du Laos.
On pourra ainsi monter dans le bus qui est un bus couchettes, il faut enlever ses chaussures et on se verra attribuer les couchettes du fond, c'est une mauvaise place car l'arrière du bus est très secoué mais comme les 5 couchettes sont les unes à côté des autres, je pourrai m'allonger en diagonale. Les autres couchettes sont disposées une au ras du sol et une au dessus, c'est très exigu comme espace et ave mes 1m87 je me serais senti très à l'étroit. D'autant plus que le bus bouge tout le temps, entre les virages et les freinages, difficile de rester en place. Comme j'ai encore très mal au ventre, je ne pourrai rester que sur le dos car sinon j'ai envie de vomir au bout de deux minutes.

On arrive à la frontière un peu avant 6h du matin mais on devra attendre plus d'1h30 avant de pouvoir la passer, ce qui nous fera une pause vraiment agréable. Le passage se fait sans soucis si ce n'est un peu d'attente car les douaniers ne sont pas très bien réveillés. Il faut là aussi marcher 500m entre les deux postes frontière et côté Viêtnam, pas de soucis non plus, je reçois mon tampon qui confirme une durée autorisée d'un mois.
J'en profite aussi pour changer mes derniers Kip du laos en Dong, la monnaie du Viêtnam. J'étais déjà millionnaire en Kip mais là c'est encore pire car 1Dong=25 000€.
On remonte dans le bus vers 8h30 avec un passager en plus : un arbre que les douaniers aideront à fixer sur le toit du bus. C'est la tradition ici, pour le nouvel an lunaire, ils récupèrent un arbre à Kumquat (sorte d'orange) qui est signe de prospérité pour la nouvelle année. Du coup, on croisera très souvent sur la route des voitures et aussi beaucoup de scooters qui transportent un petit arbre, ils le coupent lorsqu'il commence à bourgeonner et les fleurs s'ouvrir.
Même si j'essayerai beaucoup de dormir dans le bus sans y arriver, je regarderai par la fenêtre de temps en temps et même si on est sur la voie rapide, on peut quand même profiter de rizières déjà inondées et des villages. La route sera difficile avec beaucoup de virage jusqu'à Vinh sur la côte puis c'est une grande voie rapide, la fameuse n°1 qui va du nord au sud du Vietnam. Ici le bus bouge beaucoup moins mais il klaxonne presque en permanence sur tout ce qui roule ou traverse la route, du coup c'est très bruyant.

On pourra faire une pause déjeuner dans un petit restaurant buffet où tout est organisé et prévu, ce qui fait que malgré la carte, chacun reçoit à peu près la même chose et paye 50.000D ce qui est cher payé pour ici, d'autant plus que je ne pourrai manger que le riz.
A 18h, le bus se sera bien vidé à Vinh et du coup on devra changer pour aller dans un autre bus lui aussi presque vide. Ce deuxième bus est encore plus impressionnant, un vrai vaisseau spatial, il y a des milliers de lumières de partout, les sièges-couchette sont en cuir et surtout, il y a un énorme écran plat devant et des petites tv à l'arrière. C'est un peu ridicule d'avoir autant d'équipement dans un bus qui reste assez inconfortable, au lieu de ça, ils devraient faire le ticket moins cher car 30€ c'est beaucoup d'argent ici. En plus, les couchettes de ce bus sont plus petites et il m'est impossible de rentrer dedans, heureusement qu'il n'y a plus que 4h de route car c'était très inconfortable.
On arrive à 20h à Hanoï mais la gare routière est très loin du centre, du coup on devra négocier un taxi et encore une fois, le moins cher sera d'aller plus loin sur la route plutôt que de prendre ceux présents à la gare, on a payé 100.000D pour deux alors que les autres demandaient 350.000D.
Première immersion dans Hanoï avec le taxi qui se faufile au milieu des scooters et des gens très affairés à préparer le nouvel an. J'arriverai au final à 22h à mon auberge que j'ai bien fait de réserver car c'est maintenant complet et je pourrai enfin me reposer.
18/02/2015
Quel plaisir de se réveiller sans avoir mal au ventre, je suis bien content que ma tourista soit enfin finie, je vais pouvoir reprendre doucement une alimentation pas équilibrée et de bouffe de rue. C'est donc après une bonne grasse matinée et affamé que je cherche dans la rue à la recherche de nourriture mais tout est fermé, je ne trouverai qu'un sandwich baguette au pâté qui est ici cuisiné dans une poêle et ils proposent même de mettre du ketchup épicé dedans.

Je marcherai un peu dans les rues dans le quartier, c'est bizarre de voir une si grosse ville avec tant de boutiques fermées, il y a bien encore quelques boutiques qui vendent des préparatifs pour le nouvel an mais pas beaucoup.
Dans les rues, je croiserai beaucoup de gens en train de bruler des papiers sur le trottoir, une autre tradition du nouvel an lunaire. Ils brulent des papiers pour envoyer ce qu'ils représentent aux esprits de leurs proches décédés. Ainsi, ils brulent beaucoup d'argent (des faux billets de 100$) pour qu'ils aient les moyens de vivre dans l'autre monde, mais aussi des vœux écrits et plus surprenant, des images de carte bancaire ou de téléphone pour offrir un meilleure deuxième vie aux esprits, un bel exemple de la transformation des cultures vers une société de consommation et de technologie. Cette tradition est bien belle mais ça fait quand même un sacré gaspillage de papier imprimé pour être brulé et beaucoup de pollution dans la ville avec les particules de la fumée.


Devant les immeubles et les vitrines, il y a aussi de temps en temps des autels sur lesquels sont posées toutes sortes d'offrandes pour les esprits, beaucoup de nourriture et à nouveau des faux billets de banque. Plus intéressant, en fin de journée, toutes les familles cuisinent un poulet et le placent ensuite sur l'autel mais ils le disposent d'une manière très précise, qui lui donne un air ridicule et pas du tout appétissant. La famille qui tient mon auberge fera de même.
Le soir, j'irai avec d'autres voyageurs de l'auberge voir le feu d'artifice depuis le lac central, mais après avoir pris l'apéro à l'auberge car ici, toutes les auberges proposent le petit déjeuner gratuit mais aussi la bière gratuite tous les soirs. C'est là que tout le monde se rend, on est donc au milieu d'une foule dense où on voit tout de suite qui est vietnamien et qui est étranger : les vietnamiens se sont mis sur leur 31 avec belles robes et costumes pour enfants et parents et aussi, ils mangent tous des glaces achetées sur place.
Le feu d'artifice sera sympa et c'est toujours marrant de voir un feu d'artifice avec des asiatiques car ils font tous "ouah" "oh" toutes les 3 couleurs, bien plus expressifs qu'en France mais au moins ça montre qu'ils apprécient le spectacle quand nous on en veut toujours plus car habitués. Minuit passé, on est maintenant dans l'année de la chèvre, 2014 était l'année du cheval.

Après le feu, on choisit d'aller boire une bière dans un bar et là, la foule se sépare en deux, les locaux vont probablement en famille et tous les étrangers – surtout jeunes – se dirigent vers les mêmes rues du vieux quartier pour faire la fête. Là, ce sera ambiance rue de la soif un jeudi, il y a des dizaines de bars temporaires dans la rue et les gens boivent aussi dans les halls des auberges. Plus étonnant, il y a aussi quelques chariots qui vendent des kebabs et sandwich sur lesquels tout le monde se rue.
On passera ainsi la soirée sur de petits tabourets sur le trottoir à boire de la Bière Larue qui est la bière pas chère – et pas très bonne – ici. Vers minuit, la police passe et oblige tous les bars temporaires à fermer ou plutôt à éteindre musique et lumière. Les policiers arrivent à 5, sifflent, crient un peu et puis repartent. Forcément, 30s après, tout le monde reprend sa place et le manège recommence toutes les 30min, les policiers reviennent, on éteint les lumières et on les rallume à peine sont-ils montés dans la camionnette.
Personnellement, l'ambiance me fatiguera vite et je rentrerai vers 2h du matin.
19/02
Après une telle soirée, je me réveille logiquement vers midi, ou plutôt je me re-réveille vers midi car j'ai bien sur profité du petit-déjeuner gratuit de l'auberge à 8h, ici c'est une petite baguette avec un œuf à la poêle.
En ce premier jour de l'année de la chèvre, Hanoï est à son apogée du calme, très peu de klaxon dans la rue, on se croirait un dimanche d'hiver à Poitiers pour ceux qui connaissent. Comme d'habitude, j'irai marcher au hasard dans les rues du vieux quartier et autour du lac qui sera le seul endroit avec de l'animation. Tous les gens de passage en ville en profitent pour aller voir le lac et manger un snack autour, du coup il y a beaucoup de monde.
Ce lac est très spécial car en plus d'être situé au cœur de la ville, il a une forte légende pour les locaux. Il y vivrait une tortue en or qui aurait un jour donné une épée à un commandant de l'armée pour qu'il aille vaincre les envahisseurs chinois et l'aurait ensuite reprise. Cette histoire est une légende mais il y a cependant bel et bien une tortue dans le lac – même plusieurs à priori – elle peut parfois être aperçue et n'a été capturée qu'une seule fois. Elle pèse tout de même plus de 200kg et est en fait en danger car le lac est de plus en plus pollué, donc pas sûr que l'on puisse l'apercevoir encore souvent.

Bref, cette promenade me fera aussi bien découvrir les rue du vieux quartier de Hanoï, aussi appelé le quartier des 36 rues ou corporations car chaque rue était autrefois spécialisée dans un commerce. Ici, les rues sont souvent étroites et les bâtiments pas larges sont tous uniques, les hauteurs et styles varient à chaque pas de porte. L'ambiance y est agréable car il y a beaucoup d'arbres et de détails à voir. Par contre, pas facile de marcher car les trottoirs sont pris par les scooters à l'arrêt et la rue par ceux qui roulent. Les trottoirs sont aussi occupés par les petits restaurants temporaires qui s'installent avec une mini-cuisine et des petites tables avec tabouret où l'on peut manger un bol de Pho, une soupe de noodles blancs. On en trouve dans presque chaque rue, un bol coute environ 30-40.000D (1,5€). C'est un concept très intéressant et une bonne solution pour manger pas cher même si ça devient très vite lassant de manger des soupes de nouilles. Par contre, ce qui est un peu dommage est que tous ces restaurants vident les bols dans le caniveau et du coup il y a des morceaux de noodles de partout. En plus, cela implique de manger au milieu du bruit et de la pollution des scooters si on n'est pas dans une rue en retrait.

Dans l'après-midi, j'aurai aussi la possibilité de découvrir un autre métier de rue dans Hanoï : le type qui répare les semelles de chaussures. Il m'accostera dans la rue en me montrant ma tongue et me fera comprendre qu'elle est toute usée – ce qui est vrai – et il me propose de coller un morceau de chambre à air de camion dessous. C'est probablement une bonne solution mais même si peu cher ça ne vaut vraiment pas le coup pour mes tongues.
Le soir, j'irai assister à une représentation du célèbre théâtre de marionnettes sur l'eau. C'est une des spécialités et traditions du Vietnam et je suis content que pour une fois ce soit accessible, le théâtre est juste à côté du lac et le ticket ne coûte que 60.000D (2,5€) pour les sièges du fond. C'est un spectacle très intéressant, les marionnettes sont ici manipulées par-dessous et elles flottent au dessus d'un petit bassin, cela change des spectacles traditionnels et implique une maitrise encore plus impressionnante des marionnettistes. Le spectacle dure 45min durant lesquelles on voit une dizaine de tableaux qui parlent de l'agriculture ou encore de la légende de la tortue du lac. Un excellent divertissement que je suis bien content d'avoir pu voir.



20/02 /2015
Maintenant que je suis au Vietnam, j'ai confirmé une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment : je veux et je vais acheter une moto et descendre tout le pays avec. J'ai pris cette décision, surtout car j'en ai marre des voyages en bus qui sont très inconfortables, me font perdre des heures voir des jours de voyage et en plus me cantonnent à voir les villes ou sites touristiques. Ca parait fou mais c'est en fait très courant ici, des centaines de routards achètent et revendent une moto pour le plus souvent rejoindre Hanoï au nord depuis Ho Chi Minh ville au sud ou l'inverse. La route est appelée "Bring the bike back" (rapporte la moto) par les routards vu que chacun fait la route dans le sens inverse de celui qui la vend et que presque tout le monde achète une moto pour la même raison. La pratique est maintenant bien rodée et presque tout le monde utilise le même modèle de moto : une Honda Win 110cc qui est en fait un assemblage de pièce chinoises avec le nom de Honda dessus. Les motos sont vendues entre 200 et 300$ avec tout l'équipement pour rouler avec son sac à dos.

23/02/2015
Grand départ sur la route avec mon nouveau moyen de transport : ma Honda Win 100cc. Je me lance seul, n'ayant pas pu trouver d'autres voyageurs à Hanoï mais il y a toujours des chances pour que j'en trouve sur la route.
Après un dernier petit dej à l'auberge, je charge mon sac sur la moto, je pensais que ce serait plus galère mais au final, le sac à plat et en long à moitié sur la selle et à moité sur le porte-bagages rajouté ; ça le fait nickel. Je sangle aussi mon petit sac à côté, bien serré, rien ne bouge. Pour la protection, j'ai mis les housses de pluie et enveloppé le sac dans un grand plastique.
Pour l'itinéraire, j'ai une bonne carte papier donnée par une voyageuse mais j'avoue que j'ai plus l'intention de me servir de mon téléphone sur lequel j'ai pu télécharger des cartes et qui ont plus de détail sur les routes dans les villes.
9h, l'itinéraire est enregistré sur la carte, la moto chargée, j'ai mon sandwich pâté dans le sac pour midi, tout est prêt.
On est le 23, soit normalement le premier jour de reprise après les vacances du nouvel an mais contrairement à ce que j'appréhendais, la circulation n'est pas extrèmement plus galère dans Hanoï que d'habitude. Cela reste une habitude à prendre, de slalommer entre voitures, camions et scooters. Je fais un premier arrêt dès la sortie du centre pour faire mon premier plein d'essence. Ici, les scooters sont rois donc pas besoin de préciser quel carburant on veut, le pompiste le sait. Il faut faire un peu la queue mais ça va vite et je fais remplir à fond le réservoir : 70000D (2,8€), le réservoir n'était pas totalement vide.

Maintenant je peux me lancer sur la voie rapide que je dois suivre sur toute sa longeur jusqu'à la ville d'Haiphong au bord de l'océan. La circulation est dense en sortie de Hanoï et je vais plus vite que les scooters et que beaucoup de voitures, je passe donc la plupart du temps à slalommer entre les vehicules. Ce n'est pas si dangereux, le vrai danger vient des intersections car ici les gens s'incèrent sans regarder et coupent litteralement la route. J'ai vraiment failli rentrer dans un scooter ou une voiture qui m'a coupé à route au moins deux ou trois fois.
Après une demi-heure de route, la circulation se fluidifie un peu et je m'amuse à rouler à fond, tête dans le guidon. Mon compteur étant cassé, je ne sais pas à quelle vitesse je roule mais je serais étonné de dépasser les 90km/h à fond.
Je mettrai 2h pour arriver à Haiphong où je ne m'arrête pas et contourne la ville pour aller à l'embarcadère du ferry. Avant, je m'arrêterai mettre de l'essence car je ne sais pas comment ce sera sur l'île et rajoute donc 50000D de plus dans le réservoir ; je ne m'embête pas et fait toujours le plein complet.
L'embarcadère est situé tout au bout d'une péninsule qui est une zone industrielle dont la route n'est pas finie, du coup je sais que je dois aller au bout mais demanderai deux fois pour en être sur.
J'arrive à 11h30 et par chance, le prochain bateau part à 12h, parfait. Je prends mon ticket et pose la moto sur le quai, ça me fera une bonne pause. Ce ferry est contrairement aux nombreux bateaux du coin, pour le transport des locaux et non des touristes. Du coup, je serai le seul étranger à bord, l'occasion d'avoir pas mal de regard intrigués sur ma présence seul avec une moto. Je pourrai discuter un peu avec un passager qui est venu me parler en anglais.

La traversée ne dure que 25 min mais je ne suis pas à Cat Ba mais sur l'île de Cat Hai, à mi-chemin, je dois maintenant traverser cette petite ile en 10 min pour aller prendre un autre ferry. Cette ile est petite mais il y a quand meme pas mal de gens qui y vivent et le paysage des gens inondés est un bel accueil. Le deuxième ferry coûte lui 20.000D et met aussi 25min.

Je suis maintenant bien sur la plus grande île de la baie d'Halong, je suis arrivé au sud et dois traverser les 25km de l'île jusqu'à la ville de Cat Ba au nord. Le paysage est superbe, les montagnes de karst d'étendent de partout et la route a été crée en bord de falaise, un vrai régal.


Je découvre par la même occasion les limites du moteur dans les montées que je franchis à peine à 50km/h. mais c'est au final bien suffisant car la moto n'est pas la plus stable sui soit et la route très sinueuse est pas non plus de très bonne qualité. Après seulement 5min, j'ai la confirmation de mes impressions : à la sortie d'un virage, je dois freiner brusquement pour éviter un scooter couché au milieu de la route. Il vient juste d'y avoir un accident, deux scooters se sont rentrés dedans et au moins 4 personnes sont blessées. Du coup, je m'arrête et défait mes bagages pour leur donner des compresses et de l'eau car ils avaient seulement mis des coupeaux d'herbe sèche sur les blessures. Les blessures ne sont pas trop graves mais une jeune femme a quand même le haut de la tête un peu ouvert, je n'ai pas vu mais il est clair que les trois quart des gens arrêtés ne portaient pas de casques… J'aurais à peine le temps de leur donner de l'eau et de demander s'ils ont appelé une ambulance car moi je n'y connais rien en médecine qu'en fait ils chargent les blessés sur les scooters et repartent tous très rapidement, vraiment limite. Il ne reste que deux femmes avec le scooter couché au milieu de la route, quand je leur propose mon aide pour le mettre sur le côté, elles me disent de ne pas le toucher mais je ne vais clairement pas laisser un scooter couché en sortie de virage avec de l'essence qui coule, je le déplasse quand même et le met sur la bequille; elles le remettront couché mais sur le bas côté. Je suis un peu surpris de la tournure des évènement, l'accident n'était pas annodin mais je ne pouvais pas faire grand-chose.
Je recharge donc ma moto et reprends la route en gardant à l'esprit ce qui peut arriver. Je roulerai toujours tranquillement sur cette magnifique route mais je me ferais souvent la reflexion que les gens sont un peu inconscients de rouler à trois sur un scooter sans casques et sur une route de montagne.


Bref, après une petite heure de route et plusieurs arrêts photo, j'arrive enfin à Cat Ba ville qui n'est pas très grande et je trouve sans trop chercher l'auberge que j'avais vue sur internet. Malheureusement, elle est encore fermée pour le nouvel an et je dois donc renoncer au lit à 2,5€. Par chance, je peux me connecter à internet dans la rue et trouve une autre auberge un peu plus loin à 3,5€ où je pourrai me poser dans un grand dortoit entièrement pour moi.
Cat Ba est une petite ville mais c'est aujourd'hui une des étapes clés des croisières dans la baie d'Halong, elle a donc toutes les caractéristiques d'une station balnéaire avec ses restaurants et hôtels en bord de mer et sa promenade. Par contre, les plages sont plus loin, le devant de la ville est pour les bateaux.
Je passerai une soirée tranquille car un peu fatigué, je me contenterai de marcher autour de la promenade et rentrerai profiter de la belle terasse devant ma chambre au 6e étage.


24/02/15
Quel plaisir de faire une grasse matinée, vu que je suis tout seul dans mon grand dortoir de 14 lits, j'ai pu dormir paisiblement dans un bon lit jusqu'à 9h, là où d'habitude, les autres voyageurs m'auraient déjà reveillé depuis un moment.
Cette journée sera dans la continuité de mon réveil, je ferai tout pépère. Première étape, un bon petit-dej, je me dirige vers le petit marché de Cat Ba pour y acheter deux-trois fruits et sur le retour, je trouve avec bonheur une petite boulangerie, mon petit-dej et déjeuner est déjà calé.
Pour le reste de la journée, ce sera ballade autour de la pointe de l'île, un chemin betonné fait le tour des reliefs et permet d'admirer les rochers dans la baie. A cette époque de l'année, la baie d'halong est bien prise dans la brume et du coup il est difficile d'en apprécier toute la beauté c'est pourquoi j'ai décidé de ne pas faire d'excursion en bateau. Cela n'empêche que je peux apprécier depuis la côte ce beau paysage qui n'est pas sans me rappeler les pains de sucre en Chine, sauf que cette fois ils sont pris dans l'océan.

25/02/15
Retour à Hanoï, en tout cas c'est ce que j'avais prévu mais rien ne vas se passer comme prévu.
Je prévois de prendre le ferry de 11h qui passe par Halong et pense donc partir 10h mais au moment de payer et de récuperer mes papiers laissés en caution, j'apprends que la gérante de l'auberge a perdu mes papiers. Vu que j'avais oublié de reprendre mon passeport à l'auberge de Hanoï, j'avais donné cette fois mon permis de conduire, c’est-à-dire le papier rose et le livret additionnel du permis international que je laisse toujours ensemble.
En apprenant qu'ils ne les retrouvent pas, je m'énerve et après 30min de discussion avec le fils qui parle anglais, je comprends qu'ils les cherchent depuis 2 jours et qu'à priori elle les a jetés en pensant que c'était une photocopie de mon passeport. Franchement je sais pas si c'est vrai ou pas mais faut quand meme le faire pour jeter un livret d'une dizaine de pages et un papiers rose en 3 parties.
Du coup, je leur mets la pression mais ils sont de bonne volonté et me proposent d'appeler la police pour voir ce qu'il faut faire. Avant ça, j'appelle l'ambassade de France à HanoÎ qui par chance est ouverte et ils me disent d'obtenir auprès de la police une attestation de perte et d'aller voir à l'ambassade ensuite.
Du coup, on va au commissariat, j'obtiendrais mon papier sans soucis et je peux enfin partir à 11h15, en espérant arriver à temps pour prendre le bateau de 13h. Je suis vraiment énervé et dégouté mais je prends ça comme une nouvelle anecdote et je me dis que j'ai toujours le papier du commissariat en cas de contrôle.
Je prends donc la route sous un crachin de pluie pas des plus agréable ce qui fera que je roulerai tranquillement. La route est vraiment magnifique et géniale pour une ballade à moto, je passe au millieu de nombreux pics rocheux que j'essaye d'admirer tout en gardant un œil sur la route.
J'arrive finalement au port à 12h40 et là, deuxième mauvaise nouvelle, c'est désert ! J'arrive à comprendre auprès d'un type qui faisait la sieste dans un hamac qu'il n'y avait pas de bateau – à priori car pas assez de monde – et qu'il devrait y en avoir un à 16h.
Le truc c'est que je ne veux pas rouler de nuit, je décide donc de rebrousser chemin et de retourner dormir à Cat Ba pour prendre le ferry de 9h le lendemain. Je retourne à la même auberge et essaye de leur faire comprendre qu'il n'est pas question que je paye pour une nouvelle nuit car c'est à cause d'eux si je suis dans cette situation.

26/02/15
Cette fois je suis bien décidé à quitter l'île de Cat Ba et arriver à temps pour prendre le ferry de 9h. Non pas que je veux absolument quitter cette très belle île mais je dois retourner à Hanoi pour m'occuper de mon permis perdu par l'auberge et me renseigner pour les extensions de visa. Je reprends donc la route pour le nord de l'île à 8h après avoir pris un délicieux pain à la boulangerie artisanale de Cat Ba, j'apprécie vraiment de toruver ce genre de boulangerie artisanale.
Je prends mon temps cette fois, il ne pleut pas et je peux admirer le paysage incroyable du centre de l'île, c'est vraiment une route superbe à parcourir à moto.
J'arrive au ferry 25min en avance et je suis bien rassuré de pouvoir prendre un ticket et être sûr de monter dans celui de 9h. J'ai le plaisir de retrouver le vietnamien avec qui j'avais discuté dans le ferry pour venir 3 jours plus tôt, le hasard fait qu'il va à Halong aujourd'hui et on discutera donc un peu autour d'un thé en attendant le bateau.
Le ferry n'est pas plein et du coup je peux monter sur le pont supérieur pour apprécier la vue, on traverse la partie nord de la Baie d'Halong et même si avec le ferry cela ne dure que 40min, ça reste impressionant. Les petits monts rocheux émergent de l'eau par dizaines, derrière chaque gros un nouveau apparait, un très beau paysage et une belle ballade en bateau à naviguer entre tous ces rochers. Je dois avouer que je ne pensais pas que la baie d'Halong était aussi grande, cela fait des dizaines voir centaines de kilomètres carrés et je n'en vois ici qu'une toute petite partie.


Après une petite heure de traversée, on accoste du côté de Halong et je peux enfin prendre la route pour retourner à Hanoï. Pour le début, difficile de se perdre, je suis la route principale avec de temps en temps un panneau qui me confirme que je suis dans la direction de Hanoi. La circulation est plutôt dense mais cela reste agréable à rouler car il y a énormément de champs sur les côtés, seules les traversées des villes sur la route sont un peu plus stressantes à cause du traffic un peu fou. A titre d'exemples de ce à quoi il faut faire attention, le classique c'est un scooter qui s'insère ou traverse la voie rapide d'un coup et sans regarder ni à droite ni à gauche. Il arrive aussi de temps en temps d'avoir un scooter ou une voiture à contresens et qui ne se sent pas du tout au mauvais endroit. Plus délicat et un peu plus effrayant : être obligé de serrer le bas côté pour laisser la place au camion qui double un camion lui-même déjà en train de doubler, du coup c'est du 3 contre 1 en face et il vaut mieux ralentir et serrer le côté.
Cela fait maintenant plusieurs centaines de kilomètres que je suis sur les routes du Vietnam et je commence à me faire à la pratique, je reste cependant très prudent et vigileant sur la route, c'est une concentration permanente qui fatigue vite après 2h de route. Je m'accorderai une pause à un peu plus de mi-chemin pour me dégourdir les jambes et profiter du très beau paysage des champs innondés et des gens qui y travaillent.


L'occasion également de faire les niveaux de la moto et de m'apercevoir que le mécano de Cat Ba n'a pas du tout fait la vidange que je lui ai demandé et payé et du coup je trouve qu'il me manque un peu d'huile. Je m'apercois aussi que la durite d'air a un gros trou à cause de l'usure. Je choisis donc de m'arêter dans un garage à Cat Binh, je les reconnais facilement, j'ai appris que garage se dit Rua Xe, indispensable à savoir si on veut rouler au vietnam.
Il me réparera la durite avec du scotch et me fera la vidange pour 90.000D soit même moins cher que celui de Cat Ba. Je peux maintenant faire la route plus sereinement, ce n'est pas une si grosse panne et j'éspère ne pas en avoir de plus grosse plus tard.
La dernière partie sera pas agréable du tout, je prendrai la H1 – la grosse autoroute du vietnam – jusqu'à Hanoi. Il y a énormément de véhicules et beaucoup de camions et en plus de ça, beaucoup de vent, vraiment désagréable pour rouler à moto. En plus, je ne comprendrai pas les panneaux en vietnamien et sortirai tout au sud de Hanoï et devrai traverser toute la ville par les rues complètement encombrée par le traffic.
Je suis donc bien content d'arriver à l'auberge à 13H30, et c'est complètement crevé que je pose à peine mes affaires et repars en ville – à pieds cette fois – pour aller au bureau de l'immigration. Ce n'est pas très loin mais sur place, on me dira d'aller à une autre adresse puis une autre plus loin et là j'attendrai 15 min avec plus de gens qu'à la CAF un lundi matin. Là une employée me dit ok pour l'extension de visa puis me rend mon passeport et me dis d'aller à une nouvelle adresse qui est à l'autre bout du centre-ville. Je suis maintenant passablement énervé et fatigué et me rends sous la chaleur de l'après-midi à cette dernière qdresse qui est en plein quartier touristique ce qui m'étonne un peu pour une administration. En fait, c'est une agence de voyage qui en plus est fermée. L'employée du bureau d'immigration n'a donc pas voulu s'emmerder avec mon passeport et m'a envoyé chez une agence de voyage qu'elle connait surement. Ca finira de m'énerver et je rentrerai à l'auberge faire une bonne sieste, un peu trop d'enchainement de galère pour ces jours-ci.

27/03
Je passerai un peu de temps pour visiter d'autres coin de Hanoï qui cette fois seront réveillés, du coup, le quartier des 36 corporations change un peu d'aspect. Je le résume ici en photos avec commentaires

Service à thé typique du Vietnam dans sa boite pour garder la chaleur

 

Installation électrique classique au Vietnam

Temple en plein coeur d'Hanoi

Cathédrale d'Hanoi

Il reste encore des batiments de l'époque française

Certains mots de Vietnamiens sont très proches du français, comme ici Bich Cot et biscotte

Les cyclo-pousse sont très utilisés dans Hanoi

il est très difficile de garer son scooter dans Hanoi du coup il y a des parkings payant sur les trottoirs où le responsable amrque sur les scooters à la craie pour ceux qui ont payé.

Vendeur de pain ambulant

Le pâté est devenu une institution au Vietnam, à tel point qu'il y en a des dizaines différents dans les supermarchés

Le train passe directement dans Hanoi, à à peine 1 mètre des habitations

Du coup tout l'espace utile est mis à profit, il n'y a pas un train toutes les 10min non plus

Dans le quartier des 36 corporations, chaque rue est spécialisée dans un produit et chaque boutique de la rue vend plus ou moins la même chose.

Le charbon est très utilisé pour chauffer des petits braseros qui servent à cuisiner directement dans la rue

Les boutiques n'hésitent pas à s'étaler sur tout l'espace disponible sur le trottoir, du coup il faut très souvent marcher sur la route et de fait, faire attention aux scooters.

Autour du marché, des dizaines de scooters sont chargés autant que possible pour amener toute sorte de marchandises vendues en gros

Le casque est obligatoire au Vietnam mais n'importe quel couvre-chef suffit du coup le design a aussi son importance ; même un chapeau conique en paill est toléré.

Reconstitution de la vie des prisonniers dans la prison française où l'on enfermait les vietnamiens aux idées récvolutionnaires

A l'époque les français n'ont pas hésité à utiliser une guillotine pour exécuter des prisonniers

La prison centrale de Hanoi, construite par les français, aujourd'hui une petite partie a été conservée et transformée en musée

Il est tout à fait possible de trouver du chien à manger dans Hanoi, notamment sur kes étales dessous la voie de chemin de fer

Snack typique que l'on peut acheter en complément d'une bière dans Hanoi

Toutes mes photos et vidéos de Hanoï, cliquez  ICI 

Toutes mes photos et vidéos de la baie d'Halong, cliquez  ICI 

Suite du voyage à moto dans le Nord du Vietnam,   cliquez   ICI