4 février 2015

Laos - Muang Ngoi Neua

02/02
Départ de Muang-Khua pour Muang Ngoi Neua, après avoir pris des provisions de fruits et beignets de banane et patates douces au marché, j'embarque à 9h30 avec une trentaine d'autres touristes dans les longs bateaux à fond plat. L'espace y est assez réduit, le bateau ne fait pas bien plus d'1m50 de large et on est assis le long sur une planche en bois – la polaire sauvera mes fesses pour cette longue balade. Il y a plusieurs français sur le bateau mais on ne pourra pas beaucoup parler car le bruit du moteur qui est à deux mètres de nous est vraiment trop fort et couvre toutes nos paroles.
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On est un peu serrés à l'intérieur du bateau.
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3 jerricanes de fuel et c'est parti !

La balade durera au total cinq heures mais seulement les deux dernières offrent un paysage qui vaut le coup. Pour lé début, on voit surtout quelques locaux travaillant au bord de la rivière, des buffles se relaxant sur la plage ou dans l'eau et quelques usines flottantes et fumantes qui draguent les fonds de la rivière pour en retirer les cailloux. Cela n'en reste pas moins une belle matinée, le bateau n'est pas trop secoué et les petits rapides ne projettent pas tellement d'eau. La navigation n'est pas pour autant des plus faciles et on voit la connaissance du pilote qui dirige le bateau de 30m depuis l'avant, évitant les nombreux rochers au milieu et les bas fonds signalés par des bouteilles d'eau à la surface. Le trajet ne profite pas qu'aux touristes qui ont payé leur trajet 100.000K mais aussi aux locaux qui montent ou descendent le long de la rivière et qui eux profitent du bateau payé par les touristes pour se déplacer pour pas cher.
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Une femme attendant pour monter sur le bateau
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Les villageois utilisent le courant pour faire tourner des élices et produire de l'électricité
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Une des usines flottantes qui draguent le fond de la rivière pour récupérer les cailloux
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Les enfants sont sur des bateaux dès le plus jeune âge
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Les buffles se reposent sur la plage et prennent un bain de temps en temps, on se croirait à St Tropez
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Les villageois font sécher la plante qui sert à confectionner des balais
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La partie la plus intéressante reste clairement les deux dernières heures car en approchant de Muang Ngoi Neua, les montagnes changent de forme pour reprendre celles des pains de sucres que j'ai pu voir à Yangshuo en Chine, c'est vraiment très beau avec en plus une jungle dense sur les flans.
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Les deux dernières heures de la ballade révèlent des paysages magnifiques
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L'embarcation navigue au raz de l'eau
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Arrivée à Muang Ngoi Neua

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En arrivant au petit embarcadère de Muang Ngoi neua, j'attends de récupérer mon sac mais pendant ce temps, certains touristes français courent d'une guest-house à l'autre en prenant tous les lits disponibles. Du coup, pour moi qui suis seul, je me retrouve face à des établissements pleins et d'autres qui me proposent des bungalows à 80-90.0000K ce qui est bien trop pour moi. Par chance je trouverai un cycliste australien qui lui aussi voyage seul et du coup on pourra partager un bungalow à 70.000K (7,2€) ce qui est raisonnable pour deux personnes.
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L'embarcadère du village

03/04
L'avantage de Muang Ngoi Neua est que les touristes n'y restent pas pour longtemps et que du coup chaque jour des dizaines de bungalows se vident pour se remplir quelques heures plus tard. Du coup, à 9h, je vais voir la guest-house d'à côté et peut ainsi trouver un bungalow à 50.000K où on bougera avec l'australien, ce n'est pas tellement pour économiser 1€ par personne mais surtout pour avoir l'impression de payer moins cher et plus adapté à nos budgets.
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Vue au petit matin

Muang Ngoi Neua est un tout petit village qui ne comprend qu'une rue principale qui ne fait même pas 1km de long, du coup elle regroupe la presque totalité des restaurants et petites boutiques. Les guest-house sont elles regroupées le long de la rivière et proposent des grands bungalows avec vue sur la rivière. Tout le reste n'est que montagnes sculptées avec jungle et rivière, le lieu est tellement beau qu'il est difficile voir impossible de ne pas se poser sur une terrasse ou au bord de l'eau pour apprécier le calme et la beauté du lieu directement après avoir posé son sac. C'est donc ce que je ferai toute cette journée ; admirer le paysage et profiter du calme. Car même si une petite centaine de touristes arrive chaque jour dans ce village principalement accessible que par bateau, l'aménagement a été correctement fait et l'ambiance reste locale même si il y a surtout des commerces et hébergements pour touristes.
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Les enfants devant l'école
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L'école du village
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Le temple du village
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La rue principale du village
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Néanmoins, difficile de soutenir les commerces locaux quand on voyage avec un petit budget et qu'un restaurant a eu la bonne idée de proposer un diner ou déjeuner buffet à volonté pour seulement 25.000K (2,5€) qui permet de se remplir le ventre à exploser alors que pour le même prix dans un restaurant local on n'a qu'une assiette et éventuellement une bière. Cela ne m'empêchera pas de m'y rendre aussi pour notamment déguster une délicieuse salade de papaye qui quand elle n'est pas épicée est un délice.
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Embarcation type de celles qui vont sur la rivière
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Pour les déplacements locaux, les villageois utilisent de petites pirogues à moteur
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Les plus gros bateaux servent à transporter les passagers sur de plus longues distances

04/02
Maintenant que j'ai bien profité de la tranquiité du village, il est temps non pas de partir mais bien au contraire de profiter des alentours, Muang Ngoi Neua est une étape intéressante aussi car il y a une dizaine de villages accessibles à pied, le plus proche est à 1h de marche et les autres sont pus ou moins loin pour y aller et revenir ou rester dormir sur place. Pour moi, je commencerai par les villages proches et me rendrait à celui de Bana. Pour y aller, il suffit de suivre la seule route - en terre - qui sort du village et qui a été finie de construire il y a à peine 2 ans. Ensuite, il faut traverser rivières et rizières ou rizières et rivières comme vous préférez. C'est vraiment sympa de marcher dans les rizières asséchées, ici elles sont construites en terrasses mais sur un terrain en plateau. Si on peut marcher où l'on veut, il reste plus facile de suivre les murets qui séparent les différentes cloisons, cela permet aussi de ne pas trop déranger les buffles. Je réalise que je suis vraiment en Asie du Sud-est en pleine saison sèche, à traverser les rizières comme je veux mais aussi les rivières qui sont au plus bas et traversées très facilement à pied, constituant même une pause très rafraichissante avec cette forte chaleur.
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La marche oblige à traverser la rivière à plusieurs reprises, avec la chaleur, c'est une initiative bienvenue
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Les rizières sont encore complètement sèches mais quel plaisir de marcher au milieu

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Les villages sont comme tous les villages éloignés de ce Nord-Laos, petits et battis au milieu de la jungle dont il reste plus ou moins de végétation. Les maisons sur pilotis soute toujours aussi belles et il est agréable de voir les animaux aller comme bon leur semble, se protégeant du soleil sous les planchers des maisons. J'aurai la chance de découvrir une partie de la vie et de l'artisanat local, notamment le textile. Au hasard, derrière une maison, je découvre une femme en train d'utiliser une machine en bois qui fait un bruit bizarre et en m'approchant découvre qu'elle est en train de trier du coton pur. Je serai autant impressionné par la construction rudimentaire mais drôlement efficace de l'appareil que de son efficacité à retirer les fibres de coton de leur noyaux. Les villages ont parfois de petits métiers à tisser mais ici, il est probable que le coton soit aussi beaucoup envoyé à Muang Ngoi Neua où il y a plusieurs boutiques qui vendent le textile aux touristes.
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Maison typique des villages de la région
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Cette machine sert à récupérer les fibres du coton
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La construction est très basique mais diablement efficace
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La douche pour beaucoup de gens
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Les maisons n'ont pas besoin de fenêtres isolantes
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Les toits traditionnels sont faits en bambou

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L'école du village
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Le plus intéressant de cette journée sera pour moi la rencontre avec un vieil homme qui passe maintenant ses journées à tisser des boites en bambou dans une des rues du village de Bâna. L'homme voit beaucoup de touristes passer mais peu s'arrêtent et je me suis donc senti honoré lorsqu'il m'a proposé de m'asseoir à côté de lui alors que je le regardais discrètement tisser depuis 5min. Il fabrique les boites à riz collant traditionnelles du Laos, celles-là même qui depuis mon premier repas dans le pays m'ont tapé dans l'œil et que je voulais absolument apprendre à fabriquer. J'essaye donc de lui expliquer que je vaux lui acheter la petite boite qu'il est en train de faire et que je veux rester à l'observer jusqu'à ce qu'il l'ait finie. Il ne parle que quelques de mots de base en anglais mais par chance, une thaïlandaise en passant pourra me traduire en Laos. Je resterai donc plus de trois heures avec cet artisan qui me montrera toutes les étapes de la fabrication de la boite, c'est un travail qui a l'air facile mais qui demande une dextérité très précise et une bonne mémoire pour se rappeler des étapes et visualiser la forme et les motifs que l'on veut pour la boite. J'aurai toutes les difficultés du monde pour arriver à donner sa forme à mon tissage et comprendrai vite qu'il faut 3 mains ou plutôt deux mains et un pied pour le faire. C'est là que je prendrai conscience de tout le savoir faire de ce vieil homme et du plaisir qu'il a à essayer de me le transmettre.

Au final, j'aurai pris beaucoup de notes et de vidéos et pourrai m'exercer plus tard pour je l'espère faire mes propres tissages, probablement pas en bambou mais en osier qui ici est très cher et utilisé seulement lorsque l'on veut faire quelque chose de très solide.
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Un morceau d'osier est cousu dessous la boite, c'est lui qui va apporter toute la rigidité.
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Le bambou est fumé pour protéger la boite à riz des insectes
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Au final, l'homme me demandera 50.000K (5,3€) pour les deux parties de la boite et 5.000k pour le déjeuner de riz et omelette que sa femme aura préparé. Mais je ne pouvais pas lui donner si peu alors qu'il a essayé de m'enseigner un savoir que je voulais absolument apprendre et pour une boite d'aussi bonne qualité, faite par un artisan aux doigts lacérés par les lamelles de bambou, je lui donnerai donc 100.000K qui pour lui représente beaucoup et lui a donné un vrai sentiment de récompense pour un travail de qualité et pour moi c'est un prix honnête et qui n'est pas élevé par rapport au bon moment que j'ai passé et au savoir et à l'objet de qualité que je rapporte.
Je rentrerai à pied avec un sentiment de bonheur qui est un peu stupide mais je voulais vraiment apprendre cet art et moi qui n'achète vraiment jamais de babioles en souvenir, je me sens heureux d'avoir cet objet en main. Du coup, rentrer à travers les rizières avec le coucher de soleil derrière les montagnes sera l'apothéose de la journée.
En arrivant au village, je découvrirai un des sports nationaux du Laos, car même si le pays a gardé la pétanque apportée par les français, il y a un autre sport qui est très célèbre, c'est le XXX. Pour le décrire simplement, c'est une sorte de Badminton/volleyball qui se joue avec une balle en bambou de la taille d'un ballon de handball mais qu'il est interdit de toucher avec les mains. Du coup, les joueurs répartis de chaque côté du filet doivent marquer un point en renvoyant la balle sur le sol de l'autre côté en se servant de tout leur corps mais surtout de leurs pieds.
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Sur la route du retour à Muang Ngoi Neua
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Des jeunes jouant au SEPAKTAKRAW, le nom est horrible mais le sport très exigeant en adresse

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Vu que mon ami australien a repris la route sur son vélo, je n'ai plus personne avec qui partager une chambre et du coup, je décide de profiter de la chaleur du pays pour dormir dehors, dans mon hamac, je m'installe au bord du terrain de foot à la sortie de l'école et passerai une assez bonne nuit, avec simplement mon sac de couchage. Par contre, difficile de s'endormir avec les énormes feuilles des arbres tropicaux qui vous tombent dessus en permanence et au petit matin, ce sont les enfants venant des quatre coins du village qui se rendent à l'école en chantant mais il y a pire comme réveil.

Toutes mes photos et vidéos de Muang Ngoi Neua, cliquez   ICI

Suite du voyage à Nong Kiew, cliquez   ICI

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