26 janvier 2015

Kunming - La vie dans une ville moyenne chinoise

22/01/2015
Pour la première fois en Chine, je prends un train uniquement la journée, d’habitude je prends des trains de nuit pendant plus de 16h mais là, il n’y à que 9h de trajet et comme mon auberge ne coutait que 10Y (1,3€), j’ai choisi de passer une bonne nuit, de me réveiller tôt et de profiter des paysages depuis le train car la nuit je ne vois rien de la beauté des paysages.
Le trajet se passera donc très bien et bien mieux que lorsque j’essaye de trouver le sommeil assis sur mon siège inconfortable au milieu de la nuit. Cette fois je pourrais admirer les cultures en terrasses. Comme toujours en Chine, le train arrive pile à l’heure à Kunming et c’est à nouveau par d’innombrables immeubles en construction que je suis accueilli dans la capitale du Yunnan. Le quartier de la gare – qui est un impressionnant bâtiment - est là aussi comme toujours en Chine en ébullition, des gens de partout, des motos en attente interpellent tous les passagers dont beaucoup s’accordent un snack aux stands au bord de la rue.
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Pour moi, il s’agit de prendre un bus pour aller chez Alina qui m’accueille gentiment dans la ville. Alina, c’est une Ukrainienne rencontrée à Lviv et Kiev 5 mois plus tôt et qui vit en Chine. C’est vraiment un bon exemple des rencontres de voyage que l’on retrouve à des milliers de kilomètres de là et c’est comme si on s’était retrouvé la veille avec ses amis dans un bar à Kiev alors que c’était 5 mois avant. Elle habite au Nord de la ville, dans un quartier en pleine transformation, une quinzaine d’immeubles de 30 étages sont en construction et depuis un an, les ouvriers y travaillent jour et nuit, un peu bruyant la nuit.
23/01
Le lendemain, Je pars à la visite du centre, à Kunming, le métro est en pleine construction, une ligne est terminée depuis 2013 et une autre bientôt finie. Mais pour moi, ce sera le bus qui ne coûte que 1Y (15cts€) qui est le plus pratique. Kunming n’est pas en soit une destination du plus grand intérêt pour le touriste étranger, c’est surtout sa position centrale pour les transports dans le Yunnan qui obligent à s’y rendre. Néanmoins, c’est un excellent exemple de la ville Chinoise d’aujourd’hui et surtout de demain. La ville ne compte pas moins de 3 millions d’habitants, le centre-ville se transforme à grande échelle et les buildings et centres commerciaux sont de plus en plus nombreux. C’est une des villes les plus appréciées pour y vivre de par son climat chaud en hiver et la pollution n’y est pas omniprésente – en tout cas pas quand j’y serai.
Il y a pourtant quelques sites intéressants, pas loin de chez Alina se trouve le Green Lake Park, un parc qui comprend un grand lac coupé par des îles et ponts. Si avant il était important car la principale source d’eau de la ville, aujourd’hui c’est un des lieux de promenade préféré des habitants. En décembre et Janvier, des milliers de mouettes viennent s’y installer, au plus grand bonheur des chinois qui se ruent pour leurs donner du pain raci acheté 1€ aux nombreux stands ambulants autour du lac. L’apogée de cette visite est pour eux qu’une mouette vienne manger le morceau qu’ils tiennent dans leur main tendue, certains paient un des photographes qui tournent autour pour avoir la photo de l’instant magique… Pour moi, ça me rappelle surtout l’étang des mouettes de mon village, je sais quelle celles de Craintilleux migrent en Afrique en hiver mais le bruit est le même. Le reste du parc est agréable car on y trouve les classiques des parcs chinois avec des gens qui y chantent, dansent et jouent au mah-jong.
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Pour moi, je trouverai de l’intérêt à visiter le centre et voir la vie des gens orientée vers le boulot dans les bureaux et les sorties commerciales de soirée. Mais le plus intéressant sera le marché aux fleurs et aux oiseaux. En fait on y trouve une grande quantité de faune et de flore, le tout étalé tant bien que mal sur les petits emplacements. Pour les animaux, tortues, serpents, araignées et autres reptiles ont leurs cages entassées tel un Tetris avec celles des chiots, lapins et autres écureuils. DSC06598DSC06600DSC06601
C’est impressionnant mais surtout attristant de voir tous ces petits animaux traités sans respect, les tortues de tout âge sont entassées au soleil et choisies comme des fruits, à se demander ce qu’ils font des « pourries » . Je ne connais pas la législation internationale mais soupçonne que certaines espèces soient très règlementées, mais surtout il n’y a aucune trace de qui vend et qui achète ces araignées velues, ou tortues, mais à vrai dire, c’est la Chine et cela ne m’étonne que peu. Pour les poissons, c’est la même, ils sont entassés dans des petits bassins et ne coutent que 1Y pour les plus petits, les clients les emmènent dans de minuscules aquariums où ils passeront probablement le reste de leur vie.
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Les fleurs donnent une impression beaucoup plus agréable, dans une ruelle à l’ombre elles sont bien présentées et ont l’air en bonne santé. Le reste du marché est comme à l’habitude, des gadgets, des pierres « précieuses » en Jade ou autre et bien sûr, beaucoup de stands de nourriture.
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Après le marché, direction le quartier commercial juste à côté pour voir l’effervescence d’un vendredi soir, chercher un peu d’originalité culinaire dans les stands de nourriture et faire un tour en France en allant dans le grand supermarché Carrefour.
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Aujourd’hui je profiterai d’une matinée tranquille pour mettre à jour mes photos et articles de blog, il faut dire qu’avec le super réseau internet chinois, je ne peux plus rien faire sur mon blog depuis un mois et je ne peux pas non plus sauvegarder mes photos sur internet car les sites sont bloqués par le gouvernement.
L’après-midi, Alina me conseillera d’aller faire un tour sur les montagnes à l’ouest de Kunming, dans le parc de Xishan. Il me faudra plus d’une heure pour y aller en bus public, notamment car encore une fois, Google map ne dispose pas d’informations à jour et m’a indiqué un bus qui n’existe plus et que j’aurais attendu plus de 30min en vain.
Arrivé sur place, je suis confronté à la situation classique pour les parcs nationaux chinois : un guichet et un tableau de prix – élevés – à payer pour pouvoir visiter le parc. Ici, la particularité est que le guichet est très loin du par cet ils proposent donc un bus pour 12Y (2€) pour un aller simple et encore, même pas au sommet, juste à la deuxième entrée du parc. On peut ensuite choisir si on prend le ticket pour visiter les temples qui sont avec leur vue le principal intérêt et on n’a donc pas vraiment d’autre choix que de sortir les 40Y (6,5€) en plus. Les autres options sont des télésièges et autres minibus, au final le coût de la visite varie de 40Y à plus de 140Y pour voir la même chose, c’est juste de choisir si on marche beaucoup ou non. Pour moi, vu qu’il est déjà 15h passée, je prends le bus aller-retour car il y a plus de 7km de montée sur route et sans vue.
Une fois en haut, je continue à pied en direction de la porte du Dragon, elle est située après une demi-heure de marche en haut de la montagne à 2400m d’altitude et en flan de falaise. Sur le chemin il y a plusieurs temples creusés dans la roche directement dans la falaise avec des structures extérieures en façade. La vue sur Kunming et le grand lac est impressionnante, tout comme le fait de voir ces temples construits directement dans la falaise.
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Je resterai plus de deux heures sur le site puis rentrerai tranquillement en bus.
25/01
Alina m’a proposé de me déposer dans le centre avec son scooter électrique en allant à son travail, les scooters électriques sont aux viles chinoises ce que sont les vélos à Amsterdam. Il y en a de partout et tout le monde les conduit, femmes, jeunes, vieux, hommes, tout le monde circule comme il veut/peut au milieu des voitures et bus. Sur la route, pas vraiment de règle si ce n’est celle du « ça passe, ça passe ». Les ordres de priorité sont tout bonnement annulés, les bus doivent faire hyper attention à chaque carrefour pour ne pas écraser les scooters qui leurs coupent la route. Les scooters eux sont un peu les rois, ils s’insèrent et changent de voie sans regarder autour et le sens interdit n’est valable que pour ceux qui veulent le respecter. Pour les piétons, étonnement ils respectent plutôt bien les passages piétons, même trop bien car ils se mettent dessus en plein milieu et attendent le feu vert à 1m du trottoir.
Bref, c’est comme on dit, un bordel organisé qui se gère plutôt bien ; sur plus d’un mois dans les villes chinoises, je n’ai vu que 3 accidents mais je suis passé trop tard pour savoir qui n’avait pas respecté le bordel organisé, ce qui est sur, c’est qu’à chaque fois le scooter reste à terre au milieu de la route.
Dans le centre, on ira faire un tour dans le temple de Yuantong, je dois dire que je n’étais ni emballé, ni retissent car des temples j’en ai vu à foison, surtout en Chine, mais celui-là a un vrai charme et mérite largement les 6 yuans de frais d’entrée.
Le complexe n’est pas très grand mais situé en plein centre-ville, il offre un cadre inattendu avec des bâtiments anciens, entourés de roche qui a été creusée et épargnée par la construction des immeubles autour. Au centre, se trouve le magnifique Yuantong hall qui est placé lui-même au centre d’un grand bassin et relié aux bâtiments annexes par deux beaux ponts en pierre blanche.DSC06786DSC06788DSC06792DSC06795DSC06802
Je passerai le reste de l’après-midi dans le centre au milieu de la foule des chinois venus faire leur shopping dominical. Pour la soirée, on rejoindra des amis internationaux d’Alina pour une soirée tranquille dans un appartement comme je n’en avais pas eu depuis longtemps puis il sera temps de rentrer faire le sac pour le lendemain.DSC06803DSC06808
26/01/15
Réveil à 7h du matin pour une très longue journée d’auto-stop direction la frontière avec le Laos à 700km de Kunming.
Je reprends le stop deux mois après le Japon mais comme il me reste une semaine de visa en Chine, je peux me le permettre. J’ai choisi d’aller au Laos directement depuis la Chine car je ne vais me consacrer qu’à visiter le nord du pays avant d’aller au Vietnam, ce qui m’évite de devoir remonter au Laos plus tard.
Bref, réveil à 7h donc et fidèle à mes habitudes pour l’autostop, je suis les conseils du site hitchwiki et prends les bus publics pour aller jusqu’à l’entrée de l’autoroute au sud-est de la ville. Mais comme je partais du nord, j’ai du adapter un peu l’itinéraire et suivre celui fourni par Google map, ce qui encore une fois m’entrainera sur une ligne de bus qui prends des routes différentes. Je devrai donc marcher plus de 4km pour rejoindre l’autoroute, traversant les quartiers très populaires du sud de Kunming. Le quartier est une des zones industrielles d’où partent des milliers de colis made in China emballés par les grossistes et expédiés aussi tôt et il était en pleine effervescence à deux semaines du nouvel an chinois.
Arrivé au bord du grand ruban, je passe par un trou dans la barrière et me place motivé au bord des voitures qui prennent l’intersection pour la G8511 en direction du sud. Ca commencera très bien car à peine après 10min, une voiture s’arrête et le business man au volant de la bmw me propose de m’amener à Yuxi. Cela m’arrange bien car je pourrai ainsi faire les 100 premiers kilomètres et sortir de Kunming. A Yuxi, j’attendrai une petite heure à l’entrée de l’autoroute, une dizaine de voitures se sont arrêtées mais aucune ne voulait aller jusqu’à Puer et aucune ne m’a comprises quand je leur demandais de juste me poser sur une aire de service. Donc la dixième, je lui ai simplement dit "Ok this way" et une fois sur l’autoroute, je leur ai demandé de me poser à la première station, à peine 10km plus loin. Mais c’était une excellente idée car à la station, je peux aller demander directement aux voitures qui font leur pause déjeuner. J’arriverai ainsi à convaincre une mère et son fils qui parle un peu anglais et ils m’amèneront jusqu’à une aire de service à Puer. La route est vraiment magnifique, le Yunnan est remplie de petites montagnes et la route se fraie son passage au travers des vallons, alternant tunnels et ponts – dont le pont de Yuanjiang, le plus haut du monde. Depuis la fenêtre, j’observe les flans de montagnes sculptés par les villageois qui y ont aménagé sur l’ensemble de la montagne des cultures en terrasse. En ce mois de janvier, pas de riz mais différentes plantations qui donnent un paysage très beau.
A Puer, je dirai au-revoir à cette très sympathique famille et irait voir les autres voitures de la station jusqu’à tomber sur un homme seul qui téléphonera à sa fille qui parle anglais pour comprendre ce que je veux. Une fois les choses mises au clair, il accepte de me prendre et là, j’ai vraiment de la chance car il habite à Mengla, la dernière ville avant la frontière. Il parle un peu anglais et du coup on aura des petites conversations dans une excellente humeur pendant les 3 heures de trajet. Dans cette partie de l’extrême sud de la Chine, le paysage est encore plus unique. Pour le peu à quoi je peux le comparer, il m’a rappelé le centre de Taiwan où j’étais un mois avant. En gros, c’est des petites montagnes et des plaines sur lesquelles s’étendent par milliers bananiers, plants de thé et même des caféiers qui sont une des spécialités du Yunnan.DSC06816DSC06818DSC06815
Dans un tel contexte, comment ne pas passer un super trajet sans se soucier du temps, et plus on descend, plus il y a des surprises. En arrivant dans la région de Xishuangbanna, je découvre en plus, au milieu des bananeraies, de superbes maisons en bambou bâties sur pilotis, c’est décidé, dans ma tête je ne suis plus en Chine mais bien en Asie du sud-est et je ne me soucie plus de cette frontière politique venue séparer des tribus vivant dans le même climat.
On arrivera à Mengla à 20h et quand j’explique à mon chauffeur que je veux rester près de la route pour dormir dans la forêt avec mon hamac, il rappelle son amie qui parle anglais. Je comprends d’elle qu’il veut me poser à l’hôpital où il travaille et où je pourrai dormir, mais en fait une fois à l’hôpital, il me pose et me dit au-revoir, je le remercierai quand même bien car je ne suis maintenant qu’à moins de 50km de la frontière et le voyage se sera très bien passé. Par contre, je suis maintenant en pleine nuit dans cette petite ville, en plein centre et je choisis donc de regarder sur internet quelle est l’offre d’hébergement car la forêt est trop loin pour y installer mon hamac en pleine nuit. Je trouve le renseignement sur mon site favori : wikitravel où quelqu’un a mis une super liste d’hôtels. Je choisis le moins cher qui en plus est à 5min à pied. Dans la description, c’est un petit hôtel à 20Y par nuit qui est plutôt propre mais sans enseigne. Effectivement, j’arrive devant des femmes assises sur un fauteuil dans le hall au rez de chaussée et s'il n’y avait pas un minuscule comptoir en bois qui ne sert strictement à rien, difficile de voir que c’est un hôtel. Je leur demande le prix et elles m’indiquent clairement 50Y, ce que je refuse directement et une fois les talons tournés, le prix change comme par magie et j’entends « twenty » derrière moi. Je me retourne donc à nouveau et monte avec elles au 2e étage. Elles me montrent une chambre qui ferait peur au plus viril des inspecteurs des services d’hygiène de Paris mais pour moi, je n’y vois pas des murs pourris ni des toilettes plus que repoussants, je vois un lit avec des draps plus propres que prévu et un endroit tranquille pour passer la nuit pour seulement 2,5€. En partant, la dame me fait comprendre qu’il n’y a pas de clefs mais un verrou intérieur, de toute façon je n’avais pas l’intention de sortir.
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Je prends donc deux-trois photos souvenirs, mange quelques biscuits et carottes crues et me mets sur mon ordinateur avant de dormir, bien fatigué de cette longue mais efficace journée de voyage en stop.
 
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Suite du voyage en stop jusqu’au Laos, cliquez   ICI

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