31 mai 2014

Sarajevo - Belgrade en auto-stop

Prochaine étape après la Bosnie : la Serbie et sa capitale, Belgrade. Je decide de reprendre l'auto-stop pour relier Sarajevo a Belgrade; il y a environ 300 km de route et j'espere les faire en 2 jours.
Le matin, je me lève donc tôt, je laisserai clefs et argent dans la boite aux lettres de l'auberge vu que je n'y ai vu personne depuis deux jours et partirai donc sur la route qui sort de la ville ; la même que j'ai pris la veille pour monter sur la colline. Je me positionne a l’entrée d'une petite aire et choisit de faire ça à l'ancienne, sans pancarte, juste le pouce en l'air, surtout parce que je ne connais pas les villes entre Sarajevo et la frontière.
J'attendrai une heure avant qu'un petit papy s’arrête pour me proposer de m'amener jusqu’à un carrefour qui sera bien plus dans ma direction, parfait. en plus, il parle anglais et je pourrai échanger quelques mots avec lui. Sur la route, je croiserai de nombreuses personnes faisant aussi du stop, notamment des étudiants qui semblent se servir de ce moyen pour aller a l’école.

Ce qui fut marrant sur la route, en plus du fait que le compteur de la lada était casse depuis des milliers et de km et que notre ami roulait "a l'habitude" ; c'est de voir un panneau disant Bienvenue en République Srpska de Bosnie Herzegovine alors que l'on était encore a une petite centaine de kilométrés de la frontière officielle, il s'agit ici d'une région de Bosnie un peu entre deux eaux. Mon conducteur m'explique que cela a toujours été un sujet de conflit et que cette frontière bien que non officielle est respectée par nombre de locaux. Je continuerai néanmoins la route jusqu’à un pont toujours cote bosniaque ou Bredo me laissera en me précisant bien de continuer a gauche sur le pont. 

Je suis donc sa consigne et m'installe à l’entrée du pont, sortant a nouveau mon pouce, l'attente ne sera que de courte duree, en effet, a peine 10min plus tard, voila Jardov qui qrrive au volant de sa camionnette verte, un bon vieux combi volkswagen comme je les aime 

Il ne parle pas du tout anglais mais on arrivera quand même a échanger quelques paroles et aussi en écrivant les chiffres avec les doigts sur la poussière du tableau de bord. L'homme est agriculteur avec 200 moutons et se rend pas loin de la frontière pour récupérer des moutons avec sa camionnette qui sert aussi de betaillère. On roule a peine a 35km/h dans les montées mais je trouve cette partie du voyage tellement drôle et insolite que je m'en fous, je suis bien ici, le confort me va parfaitement. 
Il me fait comprendre qu'il ne peut pas m'amener bien loin 
car il doit passer voir des gens sur la route, bien sur je lui réponds que ça me dérange pas, que je ne suis pas presse. 
On s’arrêtera donc dans une ferme familiale typique de la Bosnie. Je ne serai pas autorisé a descendre mais j'ai quand même pris quelques photos. Au final, mon conducteur me déposera a un carrefour un peu au milieu de nul part en me disant de me mettre sur le cote vers la route qui monte.
Bien évidement, il se mit a pleuvoir juste a ce moment la, mais j'ai la chance de pouvoir m'abriter sous un abris de lavage auto, ce sera l'occasion de déjeuner avec quelques biscuits. Une fois l'averse passée, je me remets au bord de la route mais il y maintenant une jeune femme avec sa fille qui ont clairement l'air de n'avoir d'autres choix que l'auto-stop. 
Je décide donc de me mettre plus haut pour leur laisser plus de chances. Mais elles comme moi, attendront plus d'une heure au bord de cette route sous les averses, avec néanmoins quelques attractions comme des tracteurs en pagaille ou un berge et ses moutons (on s'occupe comme on peut en attendant le pouce en l'air, ...). 
Autre chose qui m'a marque, en restant a cet endroit aussi longtemps, j'ai remarque que l’énorme majorité des voitures qui passaient étaient des volkswagen golf 1 ou golf 2, souvent multicolores suite aux repartions, c’était impressionnant de voir le monopole de ce modèle.




C'est donc sans surprise une golf 2 qui s’arrêtera finalement ... pour m'amener 3km plus loin mais au moins cette fois je suis a la sortie d'un village avec plus de voitures qui passent. 


J'attends au bord du parking d'une station essence qui prend des allures de gare avec plus de 20 personnes qui attendent, j'attendrai donc mon tour. 
Les profils des auto-stoppeurs sont varies mais les femmes ont plus chances, parfois les voitures s’arrêtent et disent "non non, je prends que la dame la bas". 
Pourtant l'auto-stop a cet endroit marche vraiment très bien, je dirais qu'une voiture sur 10 s’arrête pour prendre une ou plusieurs personnes, je n'attendrai donc guère plus de 30 minutes. 


J'ai de la chance car la voiture accepte de me prendre en plus d'un autre jeune et en plus le conducteur parle anglais, je pourrai donc dialoguer jusqu’à ce qu'il nous dépose sur un parking en terre a la sortie de la prochaine petite ville.



La, un homme attend déjà, il a le profil type du blanc-bec clope au bec qui veut jouer les loubards mais n’hésitera pas a m'aider et demander a la voiture qui s’arrête plus tard pour que je monte avec lui. Un cadre nous prends et les deux hommes se mettent d'accord pour le trajet qui du coup s’arrêtera en haut d'un petit village en plein milieu de la montagne, le genre d'endroit ou on j'aurais préfère ne pas m’arrêter mais bon. La, le James Dean local me propose de le suivre jusqu'en bas du village en me disant qu'on est pas sur la bonne route. Je suis vachement perplexe mais bon j'ai pas vraiment le choix, je vais pas rester sur cette petite route. On marchera au moins 20min a travers le village ou je ne pense pas qu'ils voient souvent un mec se trimballer avec un sac de routard sur le dos. Le blanc-bec devra quand même demander la route plusieurs fois mais on arrivera finalement a la sortie du village sur le parking d'une station-services.

On n'attendra que 5min avant qu'un camion de chantier ne nous prenne, on monte donc avec Srdjan, la trentaine, qui pour ma plus grande chance parle un très bon anglais. 
Il parlera un bon moment avec le blanc-bec, j'en profiterai pour regarder le paysage et notamment les dégâts causes par les grosses inondations 3 semaines plus tôt qui sont encore visibles, avec par endroit toute une partie de route qui s'est décrochée
Srdjan m'expliquera que cela avait été terrible dans la région et beaucoup de gens en ont souffert. 
Il m'expliquera également qu'il est révolté de voir comment la situation évolue, critiquant les politiques qui n’hésitent pas a détourner l'argent envoyé par les aides internationales - on croisera quelques camions de la croix rouge sur la route. J'aurai comme ca, de longue discutions avec ce chauffeur qui n’hésitera pas a arrêter son camion pour que je puisse prendre des photos.

 Au fil du trajet, on en arrive au fait que je lui explique que je n'ai aucun plan pour dormir et que j'aviserai. Ce sur quoi il m'explique qu'il n'a qu'un minuscule appartement et pas assez de place pour moi. Quand je lui dit que je n'ai besoin que d'un peu de place pour m'allonger, même par terre dans un couloir et que je ne demande rien a manger, il est tellement surpris qu'il décide d’appeler un de ses amis pour savoir s'il peut m'accueillir. Il me proposera même de passer chez lui pour diner et ensuite de m'amener chez son ami. 

Srdjan est tellement gentil et l’idée de rencontrer sa famille m’intéresse tellement qu'il m'est impossible de refuser. Srdjan déposera donc son camion au dépôt, je l'attendrai dehors, ce n'est pas très bien pour lui si on le voit avec un auto-stoppeur. 

On prendra ensuite sa voiture – une vieille audi dont il doit débrancher la batterie lorsqu'il la gare pour ne pas la décharger – et on ira dans le centre de Svornik, une petite ville au nord-est de la Bosnie, pile a la frontière avec la Serbie. 
Il n'est que 18h, on rejoint un de ses collègues de travail pour le conseiller dans l'achat d'un téléphone portable, la bien sur, Srdjan explique mon voyage a tout le monde dans la boutique et tous sont super surpris de me voir la dans leur petite ville industrielle et ont du mal a imaginer un tel périple.


 On va ensuite dans l'appartement de Srdjan, il vit avec sa femme et ses deux petits garçons dans un petit deux pièces d’à peine 30m2, lui et sa femme dorment dans le canapé-lit dans la cuisine et les enfants se partagent la petite chambre a cote ; il n'y aurait effectivement pas eu de place pour moi. Seul Srdjan parle anglais mais il tient a me présenter sa famille et on dinera avec du riz et bœuf qui fut un régal pour moi, je n'avais pas mange de plat prépare depuis plusieurs jours. Bien évidement, je me devrai de boire un verre de Rakja (Rakya), l'alcool local, j'aurai même la chance de me voir offrir le verre a shooter typique de Bosnie, un très beau cadeau pour moi.

On sortira ensuite pour la soirée, Srdjan tient a m'amener au lieu qu'il préfère a Zvornik. On arrive donc juste avant la nuit en haut d'une colline qui surplombe la ville et ou on peut encore voir les ruines d'une forteresse. 

 L'endroit est vraiment très beau, on a une vue panoramique sur la vallée et la rivière qui représente ici la frontière entre la Bosnie et la Serbie. 
Srdjan me montre le pont au loin que je devrai traverser le lendemain pour rejoindre la Serbie. Je lui explique que j'aimerais bien passer la frontière a pied, il me répond que son ami pourra m'y déposer avec sa voiture avant d'aller au boulot le matin.

On restera une bonne partie de la soirée a contempler la vue magnifique ici, Srdjan m'expliquera a quel point la situation est difficile pour tout le monde en Bosnie. Il travaille plus de cinquante heures par semaines pour gagner a peine 300E par mois. Quand je lui explique qu'avec son niveau d'anglais, il pourrait avoir un meilleur job, il me répond que durant la guerre, il a du quitter Sarajevo pour se réfugier ici et que depuis il est considéré comme un réfugié ici mais n'a plus rien dans la capitale et qu'il s'estime donc heureux de pouvoir garder ce boulot de chauffeur. Il m'avouera néanmoins réfléchir a aller conduire des camions a travers l'Europe pour avoir un bien meilleur salaire (1000E) et payer des études a ses enfants mais cela l'obligerait a ne voir sa famille que tous les mois.



Il me proposera ensuite d'aller rejoindre ses amis dans un bar a cote de chez lui. On arrivera dans un bar qu'il faut absolument connaître pour le trouver, a l’intérieur, quelques hommes discutent autour d'une bière. L'ambiance est très sombre et ce n'est clairement pas le genre de bar ou je serais entre de moi même, surtout en fin de journée comme ça. Srdjan m'explique que c'est un peu leur quartier général, qu'il y retrouve régulièrement ses amis et que çà l'aide beaucoup a se sortir de son quotidien difficile. Dans le bar, personne ne parle anglais, quand je demande une bière typique de Bosnie, on me répond qu'ils n'en ont pas mais qu'ils ont de la Serbe. 
Les amis de Srdjan ont aussi beaucoup de mal a comprendre ma présence ici, il m'avouera qu'ils font beaucoup de blagues sur le fait que je sois francais et que je dois avoir beaucoup d'argent ; c'est normal, je pense que tout le monde reagirait pareil a leur place. 
A ce moment, il est clair que si j’étais ici sans Srdjan, je n'aurais pas été accueilli de la même façon. Mais après quelques minutes, je suis totalement intégré a la bande et je pourrai essayer de défendre l'honneur de la france contre la Bosnie au billard, je gagnerai quand même une partie !
Srdjan m'expliquera que beaucoup de ses amis n'arrivent pas a trouver du travail et qu'il lui ont fait comprendre qu'il devait tout faire pour que je l'aide a trouver une meilleure solution ailleurs. Je me suis vraiment senti con a ce moment la, quest-ce que moi, petit voyageur pourrait faire pour l'aider a trouver un travail en Europe de l'ouest, rien et je me sentais bien désolé pour ça.

Durant la soirée, l'ami de Srdjan chez qui je devais dormir est arrive, il avait la chance d'avoir un petit boulot dans une usine et du coup on n'est pas reste tard car il devait se lever tôt le lendemain. J'ai donc dit au revoir a Srdjan avec une certaine émotion, cette rencontre improbable entre lui et moi était vraiment forte, il a partage beaucoup sur sa situation et même si je sais qu'il a une bonne famille et qu'il y a bien pire en Bosnie, je me sentais bien idiot de ne rien pouvoir faire pour l'aider a ce moment la. Srdjan est maintenant un très bon ami avec qui je reste régulièrement en contact par email et que j’espère j'aurai un jour la chance d'accueillir en France avec sa famille.


L'ami de Srdjan qui m’héberge ne parle pas du tout anglais, la conversation s'en trouve donc limitée mais j'insisterai tellement a lui dire Hvala (merci) qu'il le comprendra. On ira dans sa voiture dans un quartier résidentiel en dehors de la ville, de nuit je ne peux pas voir grand chose mais il m'explique que toute la zone a été inondée et je le vois bien avec l’état de la route en terre qui est maintenant totalement défoncée. On arrive devant une plutôt grande maison dont qui est encore entourée de terre gorgée d'eau. Des que j'ai passe la porte d’entrée, j'ai compris la situation.


La maison était restée plus d'une semaine avec plus de 50cm d'eau de partout. Il ne restait plus que quelques meubles surélevés comme possible avec des caisses de bière et il était maintenant en train de changer tout le parquet du rez de chausse. Il avait eu la chance de pouvoir rester dans sa maison durant les inondations en allant a l’étage avec son chien husky. 

Il vit en ce moment dans le salon/cuisine ou il a déplacé son lit et quelques meubles, le temps de faire les travaux. 

Il me montre une chambre ou il a finit de remplacer le parquet et je lui fait comprendre que c'est parfait, je ne peux pas me plaindre de quoi que ce soit, dormir sous un toit est déjà un beau cadeau pour moi. Il est déjà 23h, il va se coucher, j'installe mon duvet sur le sol et fait de même. Je me sens quand même un peu mal de ne rien pouvoir faire pour l'aider mais j'arrive clairement après la bataille, le plus gros des réparations d’après inondations a été fait et je n'aurais pas pu l'aider même si je restais plus longtemps. Avec toutes ces aventures dans la journée, je m'endormirai rapidement au milieu de l'odeur de bois coupe et de l’humidité que l'on peut encore sentir dans les murs.

  Le lendemain, le réveil a 6h est un peu difficile mais je ne peux pas mettre en retard mon hôte. On monte dans la voiture directement et je découvre le quartier de jour, le spectacle est vraiment désolant
L'eau est venue de la rivière et a recouvert les berges sur des kilomètres de long, toutes les maisons ont été inondées et la plupart d'entre-elles ne sont pas crépies, laissant l'eau rentrer encore plus facilement dans les rez-de-chaussée.
La frontière n'est vraiment pas loin, mon hôte me dépose sur le parking, je le remercie et lui dit a-revoir et bonne chance avec la maison et me dirige vers le poste frontière.



Je me dirige donc vers le poste frontière et m'adresse au premier douanier que je croise pour avoir un tampon de sortie de Bosnie, il comprend a peu près ce que je veux et en deux minutes je récupère mon passeport. Ensuite, il me montre le pont, je n'avais pas compris que les postes frontières étaient chacun d'un cote du pont. Je parcours donc le petit kilomètre du pont d’où je peux voir les dégâts des inondations : le poste frontière a été totalement inonde, il n’était surement pas possible de passer par la quelques jours plus tôt. Arrive cote Serbe, procédure classique, je donne mon passeport et le récupère tamponne quelques secondes après
Il est maintenant temps pour moi de reprendre l'auto-stop avec pour objectif de rejoindre Belgrade dans la journée
comme il n'est que 7h du matin, je ne devrais pas avoir trop de difficultés pour parcourir les 170km.

  C’étaitsans compter sur la fréquentation des routes serbes dans cette partie du pays.

J'attendrai une bonne heure a la frontière avant qu'une voiture ne daigne s’arrêter, lorsque je dis Beograd (Belgrade), la papy s'affole et je comprends qu'il ne va pas loin du tout mais suivant mes habitudes, je lui fait comprendre que c'est pas grave et monte avec lui. Effectivement, il n'allait pas très loin, il me posera environ 5minutes plus tard, je suis sur que s'il n'y avait pas de colline, j'aurais encore pu apercevoir la frontière.
 Me voilà donc a un arrêt de bus typique du coin perdu dans la Serbie et qui est l'unique arrêt de bus pour les centaines de personnes des villages alentours. Je passerai plus d'une heure ici, voyant passer les nombreuses personnes venant du village en arrière qui attendront pour prendre des petits bus, aussi les étudiants partant a l’école mais a chaque fois qu'une voiture s’arrête, c'est pour prendre quelqu'un qui attendait avant moi. En même temps, je vais pas me plaindre, toutes ces personnes partent au travail, moi je fais de l'auto-stop pour le voyage. Mais j'avoue qu’après une heure, des qu'un bus passait, j’étais tenté de le prendre mais je ne savais jamais ou il allait et surtout je voulais vraiment rallier Belgrade uniquement en auto-stop.
Mais la patience paye toujours, une petite voiture finit par s’arrêter et une dame me propose de monter, la encore, elle est très surprise d'entendre de l'anglais quand je lui dit que je vais en direction de Belgrade et que je veux juste aller plus loin. Mais elle accepte et même si elle ne comprend pas l'anglais, j'essaye de lui expliquer mon voyage et c'est a ce moment la que je vais faire une belle erreur de voyageur débutant.
Je lui raconte la liste des pays que j'ai visite et ceux ou je souhaite aller et dans le tas, j'ai le malheur de dire Kosovo … La, elle pile d'un coup sec et arrête la voiture en plein milieu de la route, elle me regarde et me dit Kosovo, Kosovo?!
A ce moment, je réalise ma connerie et essaye de me justifier comme je peux en lui disant que je reste pas au Kosovo, que je vais en macédoine après mais elle ne me croit pas.
La situation est aussi inattendue que bloquée, elle me demande de descendre de la voiture, la, en plein milieu de la campagne serbe, en me disant "Refugee Kosovo" et me montrant du doigt. Je tente alors autre chose et lui montre mon passeport français qui était dans ma poche depuis la frontière, elle ne me croit pas et me dit que j'ai deux passeports mais redémarre tout de même la voiture pour aller sur le cote plus loin. La, j'ai la brillante idée de lui montrer des cartes postales de Slovénie ou Prague qu'il me restait et a force de répéter que je suis français en voyage et lui montrer le sac a dos, elle reprend la route mais n'est pas pour autant convaincue. Je m'efforcerai a peine perdue d'essayer de la convaincre mais elle a visiblement peur de moi et se débarrasse de moi a l’entrée de Loznica, la première ville.

Au final, je m'en sors plutôt bien, même si je dois maintenant traverser toute la ville pour reprendre le stop a la sortie, ça aurait été bien plus difficile en plein milieu de la campagne. Cela m'aura quand même bien servi de leçon, je ne me renseigne pas suffisamment avant d'entrer dans un pays et je dois dans le futur éviter d'aborder des sujets aussi sensibles avant d’être sur du degré d'ouverture des gens.
Du coup, me voila a marcher pendant une demi heure dans cette ville , heureusement pour moi, elle avait tout de la ville industrielle classique avec ses boulevards droits et suffisamment de panneaux pour que je trouve la sortie pour Belgrade.


Je me poste juste a la sortie de la ville et après quelques minutes, un break Dacia blanc s’arrête, j'explique au couple de papy-mamie ou je vais et tout surpris, ils me disent qu'ils vont pas du tout par la mais je comprends qu'ils veulent m'aider et me déposer a l’entrée de la vraie route pour Belgrade.
Je ne ferai donc pas bien plus d'un kilomètre avec mais me voila a présent au bord d'une belle route nationale qui va directement a Belgrade, belle sortie de la galère dans laquelle j'ai failli me mettre mais il me reste encore au mois 120km a faire, soit beaucoup en temps comme il convient de considérer les distances en Europe centrale.
Mais encore une fois, la chance va pointer son nez et bouleverser ma journée. Alors qu'il est 9h30 et que je n'aurai parcouru qu'une petite trentaine de kilomètres en 2 heures, une ford fiesta s’arrête et le cadre sup a l’intérieur va jusqu’à Belgrade pour travailler et est tout ravi de m'y amener. Par dessus le tout, cet avocat parle très bien anglais et nous pourrons discuter de tas de choses durant les 2h heures de trajet. Il fait le trajet tous les jours entre Loznica et Belgrade car il préfère vivre en dehors de Belgrade dans son village natal, ça fait quand même pas mal de route tous les jours.


Sur la route, on pourra encore voir des endroits inondés, mon conducteur qui connait bien la situation en Serbie m'explique qu'il voit ça comme un vrai coup dur pour les gens du coin et qu'il leur faudra des années pour s'en remettre.

Je pourrai même discuter du Kosovo avec lui plus tard dans le trajet et il m'expliquera selon le point de vue serbe la situation entre les deux pays. En gros, les serbes ne reconnaitront jamais l’indépendance du kosovo car pour eux, le passe culturel de la Serbie est en grande partie lie au kosovo. Le trajet fut donc a nouveau tres intéressant, et avec ce dernier trajet de deux heures d'une traite, je me retrouve dans le centre de Belgrade a midi, ce qui me laisse énormément de temps pour trouver une auberge, moi qui pensait arriver en soirée.

Au final, ces deux jours en auto-stop auront été géniaux, je ne les avait pas organises, laissant le voyage me guider jusqu’à Belgrade et j'ai été largement récompensé. Pouvoir partager une soirée avec une famille typique de la classe moyenne Bosniaque et découvrir la vie dans une ville industrielle, loin des lieux touristiques m'aura beaucoup appris. J'aurai aussi apprécié les aléas du stop et des petits trajets au rythme ou les serbes le vivent dans leur quotidien ou ils s'entraident tous pour se déplacer.


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