04/01/2015
Grand départ de Hong-Kong pour ma deuxième visite en Chine. Cette fois, mon visa me permet de rester un mois dans l’empire du milieu et ce ne sera pas trop pour voir un maximum de la nature incroyable du sud du pays. Pour cette première étape, je quitte Hong-Kong pour me rendre a Yangshuo qui est a 1000km de la. Pour cela, je dois prendre un bus puis métro jusqu’à Shenzhen, première ville et frontière chinoise. A l’arrivée du métro a la station de Wo Lu, je fais comme la centaine d’autres gens et passe la frontière qui est ici une rivière entourée de barbelés mais on reste à l’intérieur d’un grand bâtiment. Pour passer la frontière, c’est comme dans un aéroport, contrôle des passeports avec attente en ligne. A l’entrée en Chine, les bagages sont scannés mais par chance, je n’aurai pas à attendre pour cela car une douanière me dira de passer directement. Au final, le passage de la frontière n’aura dure qu’une petite demi-heure sans aucun soucis.
Arrive sur le parvis de la gare de Shenzhen, je me retrouve au milieu d’un immense complexe comprenant gare ferroviaire, routière et centre commercial, que du béton et des grands bâtiments, rien de très accueillant. Je me fais tout de suite interpeler par plusieurs chinois qui me proposent tous un bus pour Guilin et me suivent de partout pendant 5min jusqu’à ce que je m’énerve vraiment et les envois chier. Les bus sont plus rapides que le train mais je n’en trouve pas à moins de 30 euros alors que le train me coutera 128 yuans soit 15 euros. Je devrai ensuite changer pour un bus à Guilin mais il ne coutera que 2 euros.
Je prends mon billet de train pour un départ à 16h45 et une arrivée prévue à 6h00 le lendemain. En attendant, je redécouvre la joie des gares chinoises avec contrôle des bagages a l’entrée. Ayant l’expérience de mon premier passage en Chine, j’ai démonte la lame de mon couteau suisse qui n’est pas accepté dans le train car la lame a un cran d’arrêt et je leur fait croire que le couteau est cassé pour qu’ils ne me saoulent plus avec ça. Les gares chinoises, c’est aussi de grandes salles d’attentes reparties selon les trains, du coup il faut attendre dans la partie réservée à son train. Pour ma part, j’attendrai dans un coin ou je pourrai brancher mon ordinateur pour passer le temps pendant les 3 heures d’attente.
Le train partira à l’heure, je redécouvrirai l’inconfort de voyager en 3e classe chinoise qui est de loin le pire moyen de transport que je n’ai jamais pris. Comme je l’avais déjà décrit lors de mon premier passage en Chine, les 3e classes chinoises sont des grands wagons de 118 places assises avec des rangées de 3 et 2 sièges qui se font face. Du coup, on est serrés les uns aux autres et les sièges trop droits et recouverts d’une housse qui bouge font que les fesses s’engourdissent après quelques heures de voyage. En plus, il est impossible d’utiliser la tablette qui est juste une toute petite au bord de la fenêtre et accessible seulement aux deux qui sont contre la fenêtre. L’inconfort est aussi de par la lumière qui reste allumée toute la nuit, tout comme la musique qui est plutôt forte et aussi souvent toute la nuit. Mais tout ça resterait acceptable pour le prix si ce n’était pas en Chine. Car en Chine, il faut aussi ajouter le manque de savoir vivre de beaucoup des passagers. En fait, beaucoup de chinois sont assez sales dans la rue et pour ceux-là, le train n’a pas de différence. Du coup, les incivilités peuvent être juste d’écouter de la musique ou un film sans écouteurs, de parler très fort au téléphone ou encore de mettre ses pieds avec ou sans chaussettes sur le siège à côté du passagers en face, fumer dans les toilettes ou au bout de la rame sans fermer la porte, et j’en oublie surement d’autres. Mais ce qui pour moi est le pire de tout est la saleté des gens qui n’hésitent pas à cracher par terre dans le train, certains y écrasent même leurs mégots de cigarette et dans l’ensemble, ils jettent les coquilles de leurs cacahuètes ou graines de tournesol directement sur le sol. Du coup, le sol devient une porcherie après seulement quelques heures de voyage et il faut faire avec pendant la quinzaine d’heures du voyage. J’ai pris plus d’une dizaine de fois le train de nuit en Chine et à chaque fois c’est la même chose. Je suis vraiment quelqu’un de très conciliant et patient et je critique tout en acceptant mais ça me met vraiment hors de moi de voir tout ca, c’est vraiment dégeulasse et nous ramène a un environnement digne du moyen-âge alors que la plupart de ces gens habitent en ville, utilisent internet et s’habillent normalement.
Bref, encore un voyage de 15 heures en train de nuit durant lequel je n’ai pas dormi une minute et c’est donc énervé et extrêmement fatigué que j’arrive en gare de Guilin à 5h du matin, soit une heure plus tôt que prévu et heureusement que je ne dormais pas car personne ne m’aurait réveillé, même pas le contrôleur à qui j’avais signalé que je descendais a Guilin et qui m’avait bien vu.
A cette heure ci il fait complètement nuit et il pluviote, ce qui n’empêche pas qu’il y ait des dizaines de gens devant la gare qui viennent te hurler dessus en t’harcelant pour proposer un taxi jusqu’à Yangshuo, le site touristique où je vais. Mais bien sûr les prix sont exorbitants à une dizaine d’euros au lieu de deux pour le bus et je ne peux pas arriver à mon auberge en pleine nuit. Du coup, je décide de dormir un peu, par terre dans le hall de la gare qui est extrêmement plus confortable que le train.
Je me réveille à 7h et il fait encore nuit. Je pourrai quand même demander à quelqu’un à quelle heure est le premier bus pour Yangshuo et j’apprends que je suis à la gare Nord de Guilin et que les bus partent de la gare Sud, je ne m’y attendais pas du tout. Du coup, je suis obligé de prendre un bus de ville pendant 45min (1yuan soit 12cts d’euros) et arrive à la gare sud où comme toujours, des rabatteurs te crient directement dessus pour proposer de t’emmener a Yangshuo. Pour une fois, le prix n’est que 5 yuans plus élevé que ce que j’avais lu sur internet et comme j’étais complètement crevé, j’ai accepté de prendre un bus non officiel. Il mettra une quinzaine de minutes de plus mais on arrivera à Yangshuo en fin de matinée. Dans le bus, j’aurai réussi à dormir malgré le chauffeur qui klaxonne toutes les 2 minutes pour rien. En me réveillant j’ai été ébahi devant le paysage, de l’autre côté de la vitre, les petites montagnes de karst en forme de pain de sucre défilaient par dizaines.
Arrivé a Yangshuo, je suis encore une fois harcelé par les rabatteurs et j’ai vraiment cru que j’allais en taper un tellement j’étais fatigué et que je ne peux plus les supporter depuis ces dernières 24 heures. C’est vraiment une spécialité chinoise, ils ne sont pas aussi nombreux et insupportables au Japon, à Taiwan ou à Hong-Kong.
Je décide de marcher jusqu’au centre où se trouve mon auberge. C’est la période hors saison et j’ai pris l’auberge la moins chère à seulement 1,6€ par nuit, le confort est en plus très raisonnable. Je serai trop fatigue pour visiter tout de suite et n’irai dans la ville qu’après une sieste car de toute façon le ciel est très couvert et que les montagnes sont prises dans le brouillard.
Yangshuo est une petite ville qui, en plein milieu d’une campagne pauvre et très agricole, accueille des milliers de touristes et propose des centaines d’hôtels et restaurants contrastant complètement avec les villages de la route pour y arriver. La ville est très prisée par les chinois mais aussi par les étrangers du coup il y a plusieurs rues complètement transformées en marchés touristiques et des dizaines de bars et restaurants aux façades très commerciales. Le seul atout de la ville est qu’elle est placée en plein cœur du parc des montagnes de Karst et est une excellente base pour découvrir le paysage magnifique.
Pour aujourd’hui, je me contenterai de marcher dans la ville et au bord de la rivière qui est ici aménagé en marches pour les touristes qui prennent le bateau depuis Guilin. La vue sur ces premiers monts de Karst est la seule vraie compensation pour moi après ce petit voyage qui m’aura bien éprouvé.
Le soir, j’essaierai de travailler un peu sur mes photos et mon blog mais je perdrai beaucoup de temps a configurer mon ordinateur pour installer un logiciel vpn pour contourner le blocage de l'internet en Chine qui bloque presque tout ce qui est utile comme facebook, et tout Google et donc mon blog et mon stockage de photos en ligne.
06/01/15
Le ciel est toujours aussi couvert et il pleut presque en permanence, du coup je décide de me lever tard et de rester au sec pour travailler sur mon ordinateur. Je resterai donc une nuit de plus à Yangshuo et ferai ma journée de ballade à vélo le lendemain.
07/01
Décidément, mon retour en Chine est placé sous le signe de la pluie et de la grisaille, à peine réveillé que j’entends déjà la pluie dans la rue. Du coup, je serai obligé d’attendre 9h30 pour sortir mon nez de l’auberge et aller louer un vélo. J’en prends un basique pour seulement 20Y la journée (2,5 euros) et après un bref coup d’œil à la carte et avoir acheté des petits pains pour le petit-déj, je me lance sur la route. Je me lance doucement en fait car il faut que je me mette dans la situation du petit hérisson qui ne sait pas comment éviter les voitures. Ici, le code de la route est respecté à moitié et je crois ne pas trop être mauvaise langue. Du coup, il faut faire avec les piétons qui préfèrent la route au trottoir, les motos à contre-sens, les mini-camionnettes qui vont moins vite que les vélos et bien sur les voitures et camions qui se doublent dès que c’est physiquement possible. Mais après quelques mètres je m’y suis fait et sors donc de la ville en direction de Dashai. Ce sera aussi la première petite côte qui calmera mes ardeurs et le vélo n’ayant pas de vitesses, je la ferai à piesd pour ménager mes genoux. Le reste de la ballade sera presque totalement plat pour mon plus grand plaisir.
Une fois arrivé a Dashai, je suis l’itinéraire de la carte et prend a gauche, quittant la grosse route et prenant une rue sans revêtement. C’est dans ce genre de rues que l’on voit la vie de ceux qui vivent en ville mais surtout pas dans un bureau. Non, eux ils soudent des grilles de fenêtre a même le trottoir ou font dépasser les articles de leur boutique de 2 mètres sur le trottoir pour combler le manque de place. Ces gens ne gagnent probablement qu’un peu plus que des paysans mais leur vie n’a pas toujours l’air plus agréable, à respirer les gaz et subir les bruits des voitures.
Une fois sorti de la petite ville, J’arrive directement en rase campagne et là je me rends compte que les gens ne connaissent que deux mots quand ils voient un touriste : « hallo, bamboo ? » faisant allusion aux ballades en radeau dont je parlerai un peu plus bas. Du coup c’est assez désagréable et je m’efforce de leur sourire poliment mais y’a des fois ou j’ai envie de leur mettre un coup de mon cadenas quand ils font carrément demi-tour et me suivent à vélo. Bref, à part ca, J’arrive maintenant au milieu de paysages magnifiques, même si le ciel est un peu couvert, des dizaines de monts karstiques se dressent devant moi, chacun sa forme spécifique dans un style pourtant typique du pain de sucre. Je me baladerai très tranquillement au hasard des rues et chemins, appréciant le calme et la beauté des cultures.
Vient enfin le moment ou j’atteins les berges de la rivière et découvre le haut lieu du tourisme local : la base des radeaux en bamboo du pont du dragon. L’un des principaux endroits pour embarquer sur un long radeau de bamboo et descendre la rivière avec un batelier qui n’a rien à envier aux vénitiens.
Vu le nombre de radeaux en attente, je me dis qu’il ne doit pas rester grand-chose de visible a la surface de l’eau en pleine saison et quand les cars de touristes arrivent. La ballade n’est probablement pas très chère mais je n’avais pas envie de passer plus d’une heure au milieu de l’eau alors que je dispose d’un vélo et de plein de chemin intéressants a parcourir. Je traverse donc le pont et suit le cours de la rivière en empruntant tantôt la route bétonnée horrible, tantôt les petits chemins de passage entre deux rizière qui sont bien plus drôles. Je roulerai ainsi deux heures durant, m’arrêtant maintes et maintes fois pour prendre des photos, ce n'est pas complique, a chaque nouvelle montagne je me dis ouah celle-là est cool ou ouah y’en a plein en ligne… Je ferai même plusieurs centaines de mètres a cote du vélo pour gagner du temps. La route est très bien indiquée et il est impossible de se perdre, à moins que comme moi on préfère suivre les minuscules sentiers entre les rizières ou parcelles d’orangers et finir par se faire virer par les paysans qui ne veulent pas qu’on roule sur les talus, dommage.
Le chemin passe a travers plusieurs petits hameaux dont on peu voir l’évolution entre les premières maisons en briques de terre crue qui sont laissées a l’effondrement et les nouvelles maisons en briques cuites, assez peu souvent recouvertes de crépi voir sans aucune fenêtre. En milieu d’après-midi, je serai revenu à moins de 5km de Yangshuo et après 4 heures de route, je me retrouve avec beaucoup de cyclistes touristes autour de moi ce qui rend la ballade beaucoup moins agréable. Ma boucle est presque finie et mon genou gauche comme à son habitude me poussera à l’abandon et je devrai rentrer plutôt que de profiter d’un détour supplémentaire.
Je rentrerai a l’auberge me reposer et préparer mon sac pour la suite du voyage avec plus de 1000km jusqu’à un nouvel endroit magique du sud de la chine.
Toutes mes photos et vidéos de Yangshuo, cliquez ICI
Suite du voyage en Chine à Zhangjiajie, cliquez ICI
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